La belle Stella Tanagra est une autrice de talent qui manie le vocabulaire français avec la dextérité d’un jongleur de talent, que j’ai découvert avec ce recueil de 10 nouvelles : Sexe Primé. A travers ses recueils elle sonde notre moi profond, nous bouleverse et nous excite sans aucune pudeur. Parfois dérangeante mais toujours excitante c’est pour moi, une autrice de littérature érotique talentueuse qui mérite tout notre intérêt !
Avant tout, soyons clair, je ne suis pas critique littéraire. Et donc, au final, ce que je vais dire n’aura probablement de seul sens que le sens que je donne à mes mots. C’est donc pour cela que j’ai demandé à un amoureux des mots de contribuer à cette critique. Et peut-être aux autres 😉
Il a donc lu, lui aussi, ce livre recueil « Sexe Primé ». Et c’est donc deux critiques que vous allez lire. Une plus aboutie que l’autre. Car oui, je l’avoue je ne jongle pas assez bien avec les mots pour ce recueil si bien écrit de Stella Tanagra. Qui a définitivement une belle plume.
J’avais donc besoin de son concours. Merci donc à Daniel mieux connu sur ce blog sous le pseudo de @lempereurdu13 !
L’avis de Daniel
J’ai lu « Sexe Primé » de Stella Tanagra qui, je le confirme, s’exprime très bien par le biais des éditions Les Jardins de Priape (Ça ne s’invente pas…).
Pour tout dire, dès l’introduction, ce livre m’a bien fait l’effet d’une érection mentale…
J’ai commencé mou, peu convaincu, encore hésitant à continuer la besogne… Traînant les pieds sur plusieurs jours. Puis, l’excitation est montée, ce livre m’agrippant de son style si particulier.
La bandaison est arrivée, sournoise, l’esprit de Stella Tanagra massant mes méninges à l’aide de l’huile coulant de ses mots imbriqués.
L’érection fut totale et priapique à la médiane de l’œuvre, par le chamboulant effeuillage des pages tournées…
Elle fut durable jusqu’à la fin, le livre consommé sur mon « Kobo » en quelques heures !
On ne ressort pas indemne de ce genre de bouquin… Le calembour du titre, qui m’avait fait sourire (Limite moqueur), ne m’avait pas porté à être surpris, tournebouler, interpellé ni même être quelquefois dérangé !
J’avais pourtant été prévenu dans l’avant-propos ; sans y faire attention ou le comprendre…
Finalement tant mieux ! Ma défloration n’en a été que plus violente et jouissive…
Ceux qui liront « Sexe Primé » le comprendront ou lâcheront dès les premiers paragraphes tant le loufoque et l’étrange cohabitent dans ces lignes.
Il m’est difficile de vous donner envie ou au contraire, de maladroitement vous dégoûter tout de suite en vous donnant les clés de cet OLNI (nldK : Objet Lisible Non Identifié).
Je vais donc parsemer mon résumé et ressentis antagonistes avec moult indices et incitations à la lecture de l’ouvrage 😆
Il y a du Beigbeder dans certaines de ces nouvelles… Une forme d’emphase et de débauche de mots choisis.
Des tournures de phrases alambiquées mais posées là pour mieux vous cueillir !
Cela commence avec la mise en bouche doucereuse du premier paragraphe de « Tout se promettre sans se le dire » qui n’annonce pas la suite…
Grâce à « La dérive amoureuse », vous apprendrez, avec grand plaisir pour nombre d’entre vous, le mot spumescent (nldK : Qui produit de l’écume) et qu’un amour mutuel d’une bi-décennie continue même la nécro finie.
J’ai dégusté « Ces messieurs me disent », narrant une histoire d’amour, faite d’étreintes bucoliques et de sexualité champêtre.
Je me suis forcé à finir « Scène de crime », fascinant de sensualité sur une rencontre fatale entre le zinc et l’acier.
Dans « Peau percée », composé de deux parties, vous aurez une vision de l’amour pluriel qui changera votre perspective suivant l’angle de vue.
Le sextet « Sans sortir » se décline en un camaïeu d’instruments jouant un beau morceau : « Une vision, Une mélodie, Un parfum, Une sensation et Une saveur » forment un kaléidoscope érotique dont l’issue vous laissera pantois et nauséeux.
J’ai adoré «Puppy Love » qui m’a mis les larmes aux yeux…
Le ludique « Écran total » vous baladera par un inventaire à la Prévert, dans la matrice du sexe virtuel et vous mettra peut-être face à votre « Real life » pas assez « In ».
« Un gentil garçon » ressemble à un Stephen King, terrifiant, mais dans la vie réelle.
Je suis certain que vous en percevrez l’écho, nourri de vos propres expériences ou d’histoires entendues…
J’ai été excité par « Les profondeurs », voyages initiatiques de nos contrées inavouables ne demandant qu’à être parcourues.
Malheureusement « Ma chair et tendre » m’a laissé un peu de marbre… le contre-coup des « profondeurs » sans doute. Mais j’y ai perçu un certain humour, vous m’en direz des nouvelles ma p’tite dame !
Ce livre n’est pas un roman érotique ou des nouvelles coquines misent bout à bout. C’est un recueil jouissif pour amoureux des mots et de poésies sensuelles, pour des esprits ouverts sur une manière de raconter des débuts, le sexe ou l’amour et des fins…
Nos vies en résumé ; ce que nous pourrions devenir, ce que nous sommes ou ce que nous avons été.
Mais au-delà du verbe ou du sexe étalé, Stella Tanagra nous montre alors par sa féminité, qu’un amour éternel est féminin pluriel.
L’avis de Kmille
J’ai lu ce « Sexe Primé » en 5 heures, le dévorant de bout en bout. Tantôt gênée, tantôt terrifiée par mon plaisir. Je ne vais pas faire comme Daniel qui décrypte le livre. Mais, ici, vous donner mes impressions. « Mes » car la force de Stella Tanagra est clairement là. Nous submerger de sensations, d’impressions, de sentiments. Sa verve nous amenant à explorer ce moi profond. On se surprend à apprécier ce français tant oublié. Ces mots si bien achalandés formant ces phrases tellement bien construites, nous amenant à une érection mentale.
“Je passai ma main sur les contours de ce sablier inerte en m’attardant un instant sur sa poitrine de jeune femme dont les tétons étaient durcis comme à chacune de nos étreintes passées. Son corps raidi avait déjà pris le pli d’une froideur naviguant jusqu’au néant.”
Parfois excitée, souvent dérangée par la lecture de ce recueil on en devient nauséeux sur certains passages. Nauséeux car on se surprend au plaisir de la lecture. La gêne devient excitante tant les mots sont bien choisis. Stella Tanagra est bien plus qu’une auteure c’est une artiste ! Elle jongle avec un vocabulaire aussi riche que varié. Et nous submerge dans un univers fantasmagorique mêlant habilement perversion et trouble.
“Ce phallique objet d’acier dont la forme est conçue pour s’enfoncer et crever la peau semble fasciner ma jolie martyre. Sa taille et son épaisseur outrageantes la paralysent à l’idée que cette arme puisse se loger sous sa peau.”
Chaque page nous promet un mélange de sensations. C’est un recueil réellement plaisant à lire. Il se dévore. Mais, car oui il y a un mais, il ne s’adresse pas à tout le monde. « Sexe Primé » est un livre axé sur le plaisir, le plaisir des mots. Plus qu’un enchevêtrement de nouvelles, de mots, c’est un hymne à la prose. Le plaisir ne vient pas de ces nouvelles mais bel et bien de ces mots. De ce français qu’on se prend à aimer.
“Il n’est de bourreau sans victime qui au choix renonça : Les jours qui suivirent me rapprochent de celui qui précéda.”
Les mots excitent alors que les histoires perturbent !
C’est de là que naît le trouble. On prend plaisir à lire les mots utilisés par l’auteure, par l’artiste qu’est Stella Tanagra. Chacun d’eux raisonnant en nous sous l’écho du plaisir. Mais l’histoire raconté par ce vocabulaire tourmente, gêne parfois …
J’espère que cette première « critique » littéraire vous aura plu. Je n’ai pas la prétention d’avoir le talent nécessaire pour critiquer une oeuvre, j’écris ces quelques lignes avec l’ambition de vous faire découvrir une autrice de talent et un recueil excitant. Surtout n’hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé, dans les commentaires. Avez-vous lu ce livre « Sexe primé », appréciez-vous la verve de Stella Tanagra ? Dites-nous tout 😀
En tout cas pour Daniel et moi ce fut un plaisir de vous proposer cette « première » critique littéraire. J’espère que vous prendrez autant de plaisir à nous lire. Et surtout que ce sera constructif dans votre choix.
Merci à Tabou Editions de m’avoir permis de partager, avec vous, mon avis sur ce recueil – Sexe Primé – de Stella Tanagra.
Merci Kmille et Daniel pour cette critique qui présente habillement l’étendue des sensations étonnantes et parfois déroutantes que j’ai voulu mettre en lumière avec » Sexe Primé « .
Vos deux regards complémentaires, sensibles et réfléchis, aiguilleront au mieux, ceux et celles qui seraient tentés de me lire.
Stella, ce fut un réel plaisir de vous lire et d’essayer de retranscrire, au mieux, votre volonté artistique de nous plonger dans ces oxymores de sentiments.
Il y a bien longtemps que je n’avais pas pris autant de plaisir à dévorer un écrit, même si les débuts furent difficiles pour ma part.
Je vous ai même un court instant soupçonnée d’imposture … La machine me semblait trop parfaite, trop codifiée, conçue pour plaire comme un produit marketé.
Ma persévérance de lecture m’a rapidement donnée tort et tant mieux !
Nos échanges en » off » avec Kmille, au sujet de ce livre, ont été nombreux et positivement polémiques, enrichissant ainsi d’éclairages mutuels nos interprétations bigarrées.
Si nous avons pu, comme vous le suggérez, vous rendre honneur à quatre mains et ainsi donner à d’autres l’envie de découvrir vos mots, alors ce sera notre double récompense 😆
Kmille, je me suis permis de t’inclure dans ma conclusion et de parler en ton nom. J’espère que tu ne m’en voudras pas … ( sinon c’est trop tard 😉 )
Et bien ce fut pour moi un réel plaisir. Et comme le dit si bien Daniel ( allias @Lempereurdu13 ) si le rendu fait honneur à tes écrits c’est un bonheur pour nous. Mais il ne faut pas nier l’évidence nos avis sont positifs car ce livre est vraiment plaisant à lire.
Et si grâce à cette » critique » d’autres personnes te lisent et bien c’est parfait. Car ils découvriront un univers passionnant et un champs lexical plus qu’excitant. Un doux tourments mélangé de plaisir et de gêne.
Perso j’ai adoré et je ne suis pas des plus faciles à fixer devant un livre. Pourtant, durant 5 heures je n’ai pu m’en décrocher.
Si j’osais je te demanderai quelques nouvelles rien que pour mon blog, histoire de te faire découvrir à mes lecteurs 😉 Tu accepterais 😛 Bah quoi j’demande, on sais jamais ^^
Bisous Stella et Daniel.