De Bartholin à Sainte Cyprine par Kalouloute Garou : partie 1
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Mickaël venait de découvrir le site de Kmille et ses dessous si affriolants. Depuis qu’il avait dû rompre avec sa copine leur liaison de cinq ans, il errait entre relations éphémères, libertinage au bordel, onanisme assidu et visites de sites érotiques et porno.
Il dormait peu. Par contre, il était en permanence à se caresser le sexe, façon Mickaël Jackson. Il se masturbait dix à quinze fois par jour. Dans les toilettes, en voiture, dans son lit, devant son écran. Même dans ses relations de couple, il se branlait une première fois avant de féconder dans un autre assaut sa copine ou la putain de service. Il se ruinait le porte-monnaie et sa réputation d’amant.
Le printemps à Saint-Cyprien, près de Perpignan arrive plus tôt qu’ailleurs. La sève printanière montante lui taquinait encore plus le contenu de son caleçon. Incapable de conserver une copine avec ses mœurs de branleur, incapable de payer une pute par jour, il était devenu accro aux sites porno ou coquin en ligne.
Il avait besoin, pour assouvir les passions de ses trente ans, d’images de fesses rondes, de vagins mouillés, de seins lourds, de visages féminins fixés sur lui et sa petite entreprise. Il n’arrivait plus à se raisonner. Il était devenu une sorte de drogué de la fente. Il était de plus en plus l’objet de remarques, puis de blâmes de la part de son employeur. Il s’astiquait le poireau dans n’importe quelle situation.
Quand il s’est retrouvé au chômage, évidemment, il a passé une semaine à se branler quasiment sans arrêt. Il en avait mal au sexe et n’éjaculait que quelques gouttes à chaque prise en main de son pénis. Il avait beau utiliser des crèmes ou de la vaseline, il ne sentait pas le même plaisir. Et puis la vaseline, ça rend les mains grasses. Ce n’est pas comme dans le vagin d’une femme, qui ruisselle d’une eau presque bénite.
Il sombrait dans la mélancolie et la rancœur. De plus en plus seul, il rêvait d’odeur de chattes mouillées, de seins qui tremblent et de fesses qui frémissent sous ses assauts. Il ne débandait plus sauf quand il n’en pouvait plus.
En même temps, il s’imaginait riche et puissant. Il se voyait avec une grosse bagnole, des employés à sa botte, des salariées soumises et dans l’attente non avouée de se faire culbuter par Monsieur Mickaël. Il gardait un fond de machisme inébranlable.
Est-ce d’avoir lu la dernière histoire de galipettes de Mia, ou vu les fesses de Kmille ou lu « Le concours de jouissance » de Kalouloute-Garou qui lui a donné cette idée ?! Collecter, conditionner et vendre de la liqueur de sexe féminin. Proposer la vente de la liqueur de femme à des utilisateurs utilisatrices soucieux/soucieuse de lubrification naturelle. Conditionné dans des flacons de cyprine secrétée par les glandes de Bartholin*, Il tenait son business et son lien avec les femmes. Il imaginait qu’il y aurait des productrices, des filles volontaires ou encouragées à l’être qui se chatouilleraient le minou pour remplir les flacons ….
Il se dit : « On donne son sang, son sperme, sa moelle, pourquoi par sa cyprine » ! Cependant, l’idée de « don » venait heurter sa logique mercantile et son sens de l’équité : une nana doit être soumise. Il trouvait d’ailleurs que certaines nanas prenaient goût à l’objet sexuel des mecs et à être leur objet sexuel. Il en déduisait qu’il en trouverait surement plusieurs qui seraient heureuses de devenir sa source d’approvisionnement en liqueur de femme, en secrétant le précieux liquide et s’emplir le porte-monnaie en plus.
D’un état de délabrement physique et moral, Mickaël était bercé par cette idée. En quelques heures, il était devenu, pausé, réfléchi, sûr de lui. Avec ce plan, il pourrait lier utile et agréable ! Son projet devait être rentable et le rendre puissant. En plus, il se ferait cadeau de quelques flacons de cyprine gratos pour le cas où il aurait besoin de se lubrifier le poireau en solitaire, jouissant ainsi d’embruns féminins. Enfin, il managerait un troupeau de donneuses trop heureuses de se faire payer, en prenant du plaisir sans avoir le client dans les bras ou entre les cuisses.
La première étape pour Mickaël serait de vérifier la faisabilité technique. Pour cela, il consulterait Kmille sur son blog pour comprendre comment une fille mouille beaucoup-beaucoup ! Ce « beaucoup » il faudrait le quantifier en centimètres cube pour voir combien une fille pourrait produire en une semaine. De ces résultats devraient sortir la quantité possible de cyprine par fille engagée.
La seconde étape serait de cibler les clients. Qui peut, à part Mickaël qui se masturbe sans arrêt, ou doit avoir besoin de liqueur de sexe de femmes ? Il identifia comme clients, outre les branleurs, les professionnels et professionnelles du sexe ? Il cibla les marchands de sextoys en produit dérivés. Il voyait par conséquent leurs clientes surtout celles souffrant de carence de sécrétion vaginale.
Il imagina aussi que certaine femmes ou hommes cherchant à attirer le mâle, pourraient en vaporiser astucieusement quelques gouttes pour attirer le chaland. Cette idée de phéromones parfumées lui renforça son business plan. Il pensait que des transsexuelles pourraient augmenter leur féminité en dégageant des odeurs masquées de chattes mouillées.
La troisième étape tombait sous le sens : le business plan. Besoins du marché divisé par quantité hebdomadaire de cyprine par donneuse égale le nombre de donneuses nécessaires. Restez pour cette étape à les trouver ces donneuses. « Bof, si j’attire pas les filles avec mon corps, ma gueule et mes blagues pourries, le business que je vais lancer les conduira sous ma coupe ». Il lui restait toutefois à trouver et convaincre les donneuses à haut potentiel.
La quatrième équation à résoudre serait de déterminer le mode de collecte, les conditions de transport entre la donneuse et le siège de son entreprise où serait situé le laboratoire de conditionnement et d’expédition. Habitant Saint Cyprien, il trouva que cette liqueur s’appellerait « Sainte Cyprine ». Ce serait de bon aloi : de Saint Bartholin à Sainte Cyprine. Il donna ce nom à son site. Il se disait qu’il n’y avait plus besoin de se mettre à genoux pour prier ; « Les cuisses écartées seraient le geste du bonheur » pensait-il.
Créer son blog pour porter son projet, rentrer en contact avec les donneuses et faire son marché en ligne fut son premier chantier. De son blog, il établit une connexion avec Kmille et organisa une interview de la blogueuse, heureuse d’apparaître aussi sur un autre blog original.
Mickaël invitait ses fans à découvrir les talents de pédagogue de Kmille pour jouir de son corps. Il en profita pour faire sa pub. « Mes chères amies, mes vieux copains, Saint Bartholin et Sainte cyprine sont vos ports d’attaches. Pour plus de bonheur, vous pouvez me suivre sur Saint Bartholin pour les femmes et Sainte Cyprine pour les hommes ». Telle fût l’annonce sur son blog accompagné de la photo d’un petit flacon avec doseur et d’un vaporisateur de poche aux couleurs de la mitre d’un évêque.
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À suivre …
Note :
* Glandes vestibulaires ou Glandes de Bartholin : ces glandes produisent la sécrétion de cyprine et participent à la lubrification du vagin. Elles portent le nom de Caspar Bartholin le Jeune. Source Wikipédia.
Pour lire les histoire de Mia Michael : Mia raconte.
Pour lire les histoire de Kalouloute Garou : Kalouloute raconte.
Pour lire « Le concours de jouissance » de Kalouloute Garou.
Je découvre tardivement ces histoires érotiques, qui ont aidés cette nuit à l’écoulement d’une partie du temps sans sommeil 😀
Des les premiers phrases j’ai tout de suite adoré l’émancipation du texte… un prétexte de plus pour ne pas dormir. Une charge d’émotions qui peut participer à l’élaboration de rêves dès la prochaine plongée.
En tout cas ce matin je me sens bien.