Balade corporelle.

 

***

Pierre se promène dans la forêt d’Hairforest, une promenade dominicale où il pensait aérer ses idées. En chemin il est vite rattrapé par Paul et Jack qui le cherchaient.

« Pierre, Pierre, attend ! », hurle Paul en le voyant.

Pierre se stoppe puis se retourne, au loin il voit ses deux potes gambader et esquiver avec agilité toutes les racines et autres bosses qui ne cherchent qu’à les faire chuter …

Il ne dit mots et laisse Jack lui expliquer pourquoi tant de brouhahas :

— Avec Paul on a eu une idée qui te remontra le moral !

« Ah oui… », dit-il sans entrain.

Jack n’y prête pas attention et reprend ses explications :

— On a compris que le camping ça te saoulait un peu.

— Hum hum…

— Donc, ce soir, on ne dormira pas au camp mais…

Pierre écoute attentivement mais Paul qui tressaille dans tous les sens ne peut se contenir plus longtemps, il coupe la conversation et lâche l’idée du siècle :

— Ce soir on dort ailleurs moi, j’irai à Earcave, Jack à Mountain breast et toi, et bien toi tu pourras aller voir les cousins à Crabstown, depuis le temps qu’ils veulent te voir …

— Crabstown, mais c’est loin !!!

— Prends ma Pontiac, en roulant bien tu y seras pour ce soir et demain on se retrouve au camp.

— Mouais, pourquoi pas.

— Ça nous fera du bien en plus, depuis l’temps qu’on traine ensemble…

Pierre avait créé son « crew » il y a quelques années de cela, rapidement Paul et Jack l’ont rejoint et depuis, ensemble ils zonent de quartier en quartier. C’est devenu de vraies petites terreurs qui tourmentent et détruisent tous là où ils passent.

« Bon ok, allez on bouge ! » dit Pierre tout content de cette nouvelle aventure…

Ses deux sbires le suivent jusqu’au campement et, dans un chahut indescriptible ils se préparent pour leur nuit.

— Passe-moi les clefs d’la Pontiac Paul !

— Fais gaffe hein…

— T’inquiètes, je gère !

*

Le lendemain, comme convenu, il se retrouve au campement, Pierre arrive le dernier, comme d’habitude et, comme d’habitude il soigne son entrée…

Le grondement de la voiture raisonne au loin et tel un bolide dopé aux hormones, elle dévorent les chemins de chair, sans frémir.

Jack s’approche de lui :

— Ah ben enfin, on s’inquiétait…

— Chuuut ! J’ai pas dormi de la nuit alors doucement !!!

« Ah toi aussi », reprend Paul les yeux cachés derrière ses lunettes de soleil.

Les trois jeunes lascars s’installent dans leurs transats volés aux anciens résidents.

« Alors qui commence », demande Pierre en s’allongeant dans un grand soupir. Paul lève la main et se lance dans un long monologue :

— Alors moi, comme convenu je me suis rendu à Earcave, c’était très calme. Je me suis bien installé dans la grotte puis, à l’abris de quelques branchages je me suis endormis bercé par quelques battements de tambour…

Paul détaillait tout avec précision, ses gestes mimaient les moindres détails :

— Puis vers minuit tout a commencé à partir en sucette !

« Ah bon, raconte raconte… » l’enjoint Pierre.

— J’y viens, j’y viens … Donc, vers minuit j’ai été réveillé en sursaut par un courant d’air au doux relent de saké.

« C’est pour ça que t’as la gueule de bois ? », demande Jack.

— Bref, ensuite, j’ai commencé à entendre des voix ou plutôt des murmures qui articulés des mots inaudibles. J’ai vraiment flippé, du coup j’me suis barré et j’ai terminé ma nuit dehors, caché derrière une haie.

« Au putain … », reprennent en cœur les deux autres.

— Ouais, une sale nuit et le pire, c’est qu’au petit matin j’y suis retourné et j’y ai vu une putain de flaque blanchâtre, heureusement que j’me suis barré moi, j’vous l’dis !

Pierre demande alors à Jack comment c’est passée sa nuit :

— Et toi Jack ?

— Oh moi, et bien … arrivé à Mountain breast j’ai fait un peu d’escalade, j’adore ça … je me suis installé pour la nuit, au bord d’une carrière rosée. Je me suis endormi à la belle étoile, c’était super…

« C’est tout ? » s’enquière Paul.

— Non, pareil que toi, vers minuit tout a commencé à trembler genre six ou sept sur l’échelle de Tsamère. J’avais pas l’choix j’me suis enfuit et j’ai dégringolé le mont, sur le cul. J’en ai encore des bleus…

Jack se retourne alors et montre son séant bleuit à ses camarades.

— Quand tout fut calmé j’y suis retourné, ça a bien duré 4 – 5 heures, bref là toutes mes affaires étaient trempées … et toi Pierre, alors, les cousins ?

— Oh moi, et bien moi… moi… et bien j’ai pris la Pontiac et tranquillement j’me suis rendu à CrabsTown, là j’ai vu les cousins, franchement sympas.

Paul intervient :

— Tu vois, j’te l’avais dit, ils sont super cool !

— Ouais c’est clair enfin, on a bien mangé et n’ayant plus de place dans leur bâtisse ils m’ont dit de m’installer à côté du « trou des souvenirs » en me disant de faire bien attention. Car, il parait que s’y on y tombe on est baisé, impossible d’en ressortir…

— Oui, c’est comme ça qu’est morte mémé Jeannette !

— Bref, j’ai installé mon duvet et vers minuit un ver géant est arrivé…

« Merde, et t’as fait quoi ? », demande Jack inquiet.

— Laisses moi finir !!!

— Oui euh… ok, désolé.

— Donc, un ver géant est arrivé, il est rentré dans l’trou, est ressorti, il est rentré à nouveau : Tout ça une trentaine de fois et, il est ressorti. Puis, il m’a regardé comme ça, au calme le truc, donc moi, tu m’connais : Je l’ai fixé du regard et d’un coup ce ver de merde lève la tête, il me toisait l’enculé. Et devinez quoi… cet enfoiré m’a craché à la gueule et s’est barré !

« Sérieux ! », Paul n’en revient pas, « Et ta fais quoi ? ».

— J’pouvais rien faire, il s’est barré est impossible de le retrouver, regarde, j’en ai encore sur les manches…

*

Pierre, Paul est Jack, venait de vivre l’une des nuits les plus fantastiques de Karine qui, à cause d’une étudiante voisine avait chopé quelques poux.

Ce soir-là, Karine venait de baiser avec Marc le « Bad Lover ».

***

Note de l’Autrice :

Retrouvez toutes mes histoires érotiques dans ma rubrique Kmille raconte.

Retrouvez les aventures de Karine dans mon e-roman « Aux services du vieux pervers » qui prend naissance avec Lutte des classes.