L’inconnu train

 

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22h20, je scrute le tableau d’affichage à la recherche de mon train. Il m’attend bien sagement sur la voie 1, cool… je n’aurai pas à traverser la gare.

Le quai est presque désert, une vingtaine de passagers tout au plus. C’est un direct pour Paris – Austerlitz, il n’y aura pas grand monde, j’adore ces Intercités de nuit, on n’a pas à se battre pour trouver une bonne place. Car bon… même si le billet mentionne le numéro du siège, il n’est là qu’à titre indicatif et bien souvent la place que l’on occupe ne correspond pas. Bref, là, pas de soucis.

Je grimpe dans le wagon de queue et remonte le train voiture après voiture. Je fais toujours ainsi, ça me permet d’avoir un aperçu du monde qu’il y a. Et comme je le pressentais, il n’y a presque personne, quelques jeunes étudiants ici et là, mêlés à des gens d’âge moyen. Comme d’habitude je m’installe consciencieusement à la place qui m’est attribuée : Voiture 12 – Place 34.

Une tablette me sépare des deux sièges qui me font faces, personne, donc je m’installe, sors mes écouteurs et lance à l’assaut de mes tympans « La fête est finie » le dernier album d’Orelsan. Oui j’adore cet artiste, bon je sais qu’à ses débuts il était considéré comme misogyne, peut-être à juste titre vu ses chansons peu flatteuses pour la gente féminine. Perso, je l’ai toujours pris au second degrés, mais bon j’vais pas faire une critique de l’artiste…

Le train quitte enfin la gare, un petit regard et je m’aperçois que je suis seule dans le wagon, j’en profite pour allonger mes pieds sur le fauteuil d’en face, ouais j’sais que c’est bad mais on s’en fou, n’est-ce pas !!

C’est après environ 10 minutes qu’un vieil homme entre dans le wagon il s’installe et rapidement il est suivi d’un couple, un jeune homme prend place en face de moi, m’obligeant à me rasseoir plus convenablement.

— Bonjour, désolé, c’est ma place.

Ah, lui aussi respecte consciencieusement son numéro de place.

— Pardons, je pensais être seule, désolée.

— Pas de soucis.

Il s’installe, sort son PC portable, ses écouteurs et lance, je pense, un film pour le début de trajet.

Il est plutôt pas mal, grand, brun, les yeux verts et les cheveux courts, une belle prestance. Il ne dit mots et de temps en temps inconsciemment, je pense, il me lance un sourire charmeur.

La tête posée sur la vitre, je regarde le paysage défiler, quelques immeubles dessinent, au loin, un horizon artificiel. Quelques bruits des portes accordéons viennent perturber le silence de notre voiture. A chaque fois nos regards se croisent et il me sourit timidement. Ce garçon est plaisant, il a l’air sympathique alors j’ose un début de conversation :

— Vous montez à Paris pour vos études ?

Un signe de tête m’indique qu’il ne m’a pas entendu, il tapote sur le clavier de son PC, retire ses écouteurs, je répète :

— Vous montez sur Paris pour vos études ?

— Ah non, du tout, j’suis militaire, j’y monte pour « Sentinelle ».

Mon père ayant était militaire, j’ai toujours eu un grand respect pour ces hommes et femmes investies par tant d’abnégation.

— Et vous, vous y montez pour ?

— Oh, j’y ai un rendez-vous.

Il écoute ce que je lui dis, me pose des questions, chaque mot qui sort de ma bouche semble l’intéresser. C’est agréable de parler avec, alors je me détends, il sait mettre en confiance et puis ce regard perçant…, il ne me mate pas, son regard reste sage, fixé sur mon visage. Mon décolleté offert par ma petite chemise blanche le laisse indifférent.

Il me parle de ses missions, de ses longs déplacements, des difficultés à gérer les regards parfois dédaigneux des gens qu’il croise.

Les minutes défilent, la nuit s’égrène, il est minuit quand il se lève pour prendre dans son sac un encas, une tarte aux pommes préparées par sa maman, sans doute. Tel un gentleman il m’en propose une part que j’accepte bien volontiers.

Autour de nous, tous le monde dort, le bercement du train sur les rails a eu raison d’eux.

Nous parlons encore quelques instants, j’apprends qu’il est célibataire, son métier a eu raison de son couple. Faut dire que je comprends les femmes ou copines de militaires. C’est pas évident de gérer les déplacements, la peur car beaucoup ne rentrent pas, hélas…

*

Aux toilettes je me rince le visage, cet homme me trouble, je dois dire qu’il m’attire, des idées indécentes me submergent. Je m’imagine là, dans ce train Intercité, en train de me faire culbuter par ce beau et séduisant militaire. Je reprends mes esprits et sort.

Les portes accordéons s’ouvrent et là, il me fait face, on se croise et je ne saurais dire comment… nous nous embrassons à pleine bouche, je m’abandonne. Ses lèvres contre les miennes, en un tour, je me retrouve plaquée contre la porte des toilettes.

Il empoigne mon cul et me plaque contre lui. Je vois l’effet que je lui fais et j’en suis flattée. Sa queue imprime son désir sous son jean, je la sens sur mon bas-ventre. Il retrousse ma jupe, mon séant est à présent au contact de ses mains si chaudes, si douces. Mon regard s’oublie dans ses grands yeux verts.

Je sais ce qu’il veut mais surtout, je sais ce dont j’ai envie. Sa queue dressée m’excite. Je m’agenouille, défais sa ceinture, déboutonne son pantalon, son sexe durcit par l’envie se dresse au garde-à-vous. Je le lèche et goulûment l’enfonce dans ma bouche affamée. D’une main, je caresse ses bourses pendant que l’autre le masturbe au rythme de mes va-et-vient.

Je l’enfonce en moi, je le déguste. Lèche son gland, le gobe puis le ressors. Ma salive humecte cette verge de taille moyenne, ni trop grosse ni trop grande, parfaite.

D’une main je la soulève et libère l’accès à ses couilles que je lèche à pleine langue, je les gobe timidement, délicatement. Puis je les libère, ma langue remonte à l’assaut de son chibre, le lèche puis je l’enfonce à nouveau au plus profond de moi.

Ses mains me relèvent doucement, il sort une capote de sa poche arrière, l’enfile et me plaque contre la paroi du wagon, il me soulève par les cuisses. Nos sexes s’apprêtent à faire connaissances.

Le string écarté, d’un mouvement de bassin il s’introduit en moi, s’enfonce profondément puis se retire quasiment.

Les bras autour de son cou, la tête posée sur son épaule, je gémis sous ses coups de butoirs.

— Humm, oui c’est bon !

Doux et bestiale à la fois, il sort et s’enfonce à nouveau, mon vagin l’accueil avec envie. Il s’ouvre et se referme au gré de ses va-et-vient. Le plaisir coule en moi, clito gonflé, je suis euphorique. Son sexe glisse dessus et pénètre mon intimité inondée par ma libido. J’adore !!!

Mon cul frappe la cloison qui nous sépare des passagers au rythme de ses mouvements. Je gémis et m’oublie, d’habitude si réservée là je m’épanche dans des gémissements sans équivoque. Je me sens Salope et j’dois dire que j’adore ce sentiment.

Entre mes cuisses il se bloque, la queue en moi, je la sens se raidir, se contracter et relâcher sa jouissance en quelques jets. Un gémissement étouffé sort de sa bouche, il se presse contre moi puis relâche son emprise sur mes cuisses. Je perds d’un coup une vingtaine de centimètres, il me regarde avec un petit sourire satisfait puis m’embrasse sur le front.

Après avoir jeté l’objet de notre délit dans les toilettes nous rejoignons nos places silencieusement. Le trajet se poursuit et nous reprenons notre conversation avec la connivence d’un plaisir interdit.

Nous arrivons en gare d’Austerlitz à 6h58 et nous séparons là, sur le quai.

Depuis ce jour, je songe à cet inconnu, que je ne reverrai probablement jamais et qui, le temps d’un trajet m’a fait découvrir la salope qui sommeillait en moi…

***

Note de l’Autrice :

Cette histoire est une fiction (Ou pas…) volontairement libérée. Toutes les scènes décrites dans La visiteuse, ne représentent pas la vision du sexe par les femmes. Chaque femme est libre d’explorer sa sexualité selon ses envies. Merci de respecter les femmes, nous sommes si douces et si belles, et surtout nous sommes douées de conscience 😉

 

Retrouvez toutes mes histoires érotiques dans ma rubrique Kmille raconte.

Retrouvez les aventures de Karine dans mon e-roman « Aux services du vieux pervers » qui prend naissance avec Lutte des classes.