Stella T.

 

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Tous les matins aux alentours de 7 heures, cette belle jeune femme sort de chez elle recouverte d’un legging sombre et d’un débardeur rose vif.

Aujourd’hui il fait un peu frais en ce mois de Mars et c’est revêtue d’un coupe-vent sombre qu’elle ouvre le portillon. Ses baskets noires aux liserés roses passent à vive allure devant moi. Comme d’habitude je m’élance à leur poursuite tout en gardant une distance de sécurité, il ne faudrait pas qu’elle me remarque. Je la suis discrètement jusqu’à la boulangerie où je m’arrête toujours, la gentille boulangère me donne à chaque fois deux ou trois chouquettes…

Que voulez-vous, mon estomac est plus fort que tout !

Je retourne alors me cacher juste à côté de son portillon. Aujourd’hui c’est décidé, je l’aborde et je lui déclare ma flamme. Comme tous les jours elle revient de son footing quotidien, une heure après son départ. Elle passe à côté de moi sans me prêter la moindre attention et, machinalement j’hume subrepticement son odeur dans ce filet d’air qu’elle remue en passant devant moi. Son joli corps athlétique charge l’espace environnant d’acide urique, d’ammoniac et d’acide lactique distillés de sa transpiration aux effluves sauvages. J’aime ces odeurs indiquant l’effort…

Vers 9 heures elle sort enfin, toute fraîche et guillerette, ce qu’elle est belle avec ses longs cheveux soyeux, ses grands yeux verts et cette superbe poitrine qu’elle sait si bien mettre en valeur. Je rêverais de partager mes nuits avec elle, pouvoir inspirer ses odeurs les plus intimes, déguster son nectar et… et lui faire profiter de mon dévouement sans faille.

*

Elle est habillée d’un pantalon large, et d’un pull tout aussi large comme si elle voulait cacher ses attributs féminins, elle est pourtant si belle…

Là, dans le caniveau, bien caché entre deux voitures, elle passe à nouveau devant moi sans me voir, son sac-à-main dévoile la couverture orange d’un livre « …. Primé », ce parfum si envoûtant électrise tous mes sens…

Je n’ai pas le temps de réagir qu’elle s’engouffre dans une voiture jaune, la circulation est trop fluide pour que je brûle mon énergie à essayer de la suivre. Elle le mériterait pourtant tellement…

C’est ce genre de femme qu’on accompagne jusqu’au bout d’une vie et même si elle est un peu plus jeune que moi, c’est aujourd’hui une certitude… je veux vieillir auprès d’elle. Oh je sais bien qu’elle a déjà un mâle, dominant en plus. Il n’a pas hésité à me chasser de devant chez eux…

La semaine dernière ou peut-être plus, je ne sais plus, il m’a repéré en train de zoner sur le trottoir, devant leur entrée. Il n’a pas hésité à sortir et à me chasser en maugréant des mots que je ne saurai définir. Il est possessif et je sais que ma présence ici n’est pas souhaitée. Je sais qu’à tout moment je peux me faire embarquer, mais que voulez-vous, cette femme m’envoûte tellement que… et bien que je ne saurais me passer, ne serait-ce que de la vue de sa silhouette.

Cette simple pensée me glace d’effroi, je frémis puis, délicatement je m’enfonce dans mes rêves…

*

— Agathe, sors de là, allez, file !

Je me retourne et je la vois, elle est nue comme un ver, sa poitrine fière et ferme, cette belle toison entretenue, elle est là, devant moi :

— Agathe, sors de là !

Obéissante, je quitte la cuisine, elle me suit tout en prenant soin de bien fermer la porte, machinalement je me dirige dans le salon, où elle passe la majorité de son temps, assise devant ce bureau. Elle pianote des jours durant sur cet objet sans âme, ça peut durer des heures et des heures…

Moi, pendant ce temps, je profite de la vue immanquable que m’offre ma position, je suis aux premières loges pour voir son bijou se recouvrir de ce nectar onctueux. Tapoter sur ce truc semble lui apporter du plaisir.

Nue devant son bureau, elle s’oublie parfois et laisse glisser une main vers son entrecuisse, son souffle s’emballe, je perçois l’afflux de son sang répandre le plaisir sur ce territoire aux frontières floues.

Elle bascule légèrement en arrière, son plaisir déteint sur moi. Je ne saurais dire comment ou pourquoi, je ressens son excitation et les sensations que son intimité frissonnante envoie à son cerveau. C’est le feu d’artifice d’un royaume abandonné aux vices et conquis par mille délices. Sa respiration passe au galop puis, elle se crispe. Notre jouissance s’échappe dans un gémissement d’extase…

Cette scène me fait penser à ma Ludivine qui agissait de la même manière dans sa douche…

*

Un klaxon me sort de ce sommeil si plaisant. J’ouvre les yeux et… et :

— Coucou toi, que fais-tu là ?

Je cligne des yeux, surprise de cette apparition…

— Tu es perdue !?

Elle est là, agenouillée devant moi, elle tend sa main pour me caresser puis de l’autre, elle toise mon cou et mon collier. Ludivine avait insisté pour que je le porte même si ça me grattait, il fallait que je le garde. J’ai fini par l’oublier.

— Allez, viens avec moi, viens ma belle…

Elle se lève et je la suis jusqu’à sa porte, elle m’invite chez elle. Je savais qu’aujourd’hui serait LE jour tant attendu.

— Tu as faim ?

A ces mots elle ouvre le frigo et en sort quelques blancs de poulets, « J’adore le poulet, j’en mangerais sur la tête d’un chat ! »

— Tiens mange, Agathe, c’est ça ?

Je suis surprise qu’elle connaisse mon prénom, « Suis-je encore dans un rêve ? », qu’importe, j’ai trop faim. Les chouquettes c’est sympa mais ça ne me suffit pas vraiment et ça fait longtemps que je ne me nourris que de ça. Je me rue sur l’assiette remplie de poulet…

— Bonjour, je m’appelle Stella T. et je viens de trouver votre chien devant chez moi.

— …

— Oui

— …

— Très bien

— …

— Aucun souci, je serai chez moi, je vous attends.

— …

Pendant que Stella T. discute puis donne son adresse, je mange tout d’un trait.

Avant qu’elle ne raccroche, je sens mon estomac se lancer à l’assaut de ma gorge. J’ai avalé un trop plein d’air qu’il me faut évacuer. Je ne peux me retenir, je sais, c’est un manque d’éducation mais je n’y peux rien…

Amusée, elle me dit : « Et bien dis donc, tu avais faim ! »

Ça n’a pas eu l’air de la déranger, tant mieux…

— Je viens d’avoir ta maîtresse, Ludivine, elle vient te chercher dans une petite heure.

« Hein, quoi Ludivine, où ça où ça ? », ma Ludivine, elle va venir !

Je suis surexcitée après tant de temps je vais enfin revoir ma Ludivine, elle me manque tellement. Je bondis dans tous les sens et tourne sur moi-même, « Ma Ludivine, je vais la revoir, ma Ludivine »

— T’es contente hein, allez viens avec moi, calme-toi.

Elle m’accompagne, enfin, je l’accompagne même si j’ouvre la marche, je suis tellement contente de revoir ma Ludivine que… et bien je ne sais pas où on va, mais je suis ravie d’y aller.

Stella T. s’assoit sur le canapé, « hein ? Quoi ? Ben… et Ludivine, allez on y va », je jappe et gratte la porte d’entrée, « J’veux voir ma Ludivine moi »

— Elle va venir, allez viens.

Bon gré mal gré, je la rejoins dans le salon.  De part mon éducation, je m’allonge sur son pied, là, contre le canapé, mais il semble qu’ici ce soit tout différent. Stella T. s’assoit à côté de moi, les jambes repliées sur elles-mêmes, et tout en me caressant, elle chantonne une petite chanson que je ne connais pas et qui finit par m’endormir…

Kmille : Stella T.

Retrouvez toutes les photos de Stella Tanagra dans son portfolio.

*

Ça sonne ! C’est Ludivine, ma Ludivine, je bondis et me jette vers la porte d’entrée.

Stella T. me suit et l’ouvre, ça y’est ma Ludivine est là, je lui saute dessus et lui lèche le visage, j’ai oublié toute retenue, comment pourrais-je me retenir d’ailleurs, mon cœur frappe ma poitrine, tous mes sens sont en alertes…

— Agathe, arrête… Stop Agathe ! A-ssis !

— Bonjour, Ludivine c’est ça ?

— Oui, bonjour Stella et merci de m’avoir contactée.

— …

Bon, on s’en fiche un peu de ce qu’elle se raconte en fait… Je sais que vous êtes comme moi, et que vous êtes de vrai·e·s pervers·e·s, alors faisons un bon dans le futur, ou plutôt dans mon passé…

Avouez-le, vous voulez savoir si Ludivine et Stella T. vont forniquer ensemble, mais surtout vous voulez des détails, tous les petits détails bien salaces. Mais ça, je ne peux vous le dire. Sachez juste qu’aujourd’hui j’ai deux belles maîtresses, et que je suis ravie de me blottir tout contre elles chaque nuit, sauf quand elles m’éjectent du lit…

Stella T. est comme ma Ludivine, belle et douce, elle sent bon et j’adore me glisser sous son bureau quand elle écrit ses livres qui ne manquent pas de vous exciter.

Oh bien sûr, je sais qu’elle, elle n’hésite pas à user du français pour vous perdre dans vos perversions les plus profondes. Je n’ai pas son talent et je ne saurais pas user du malinois pour vous exciter, d’ailleurs, me comprendriez-vous ?

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Note de l’Autrice :

Ce récit a été rédigé pour remercier la belle Stella Tanagra pour tout le soutien qu’elle m’a apporté. Un gros, très gros bisous à toi et encore merci pour tout.

 

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