L’éducation de Judith par Daniel Julius : partie 1

 

***

Judith flânait depuis deux heures dans le silence chuchoté de la bibliothèque de la fac. Elle était là, physiquement présente mais l’esprit vagabond, sans aucun intérêt ou investissement envers ce devoir de philosophie à travailler en binôme.

Regina, son amie et complice, bossait pour deux en lui expliquant à voix basse.

Elle se levait toutes les dix minutes, pour virevolter de travées en rayonnages, afin de rassembler les ouvrages nécessaires. A chaque bond de sa chaise et entretenu par ses changements de directions brutaux, sa jupe courte plissée et écossaise dansait et ondulait au dessus de ses longues jambes fines et nues …

Pour atteindre les plus hautes étagères, Regina tendait les bras …

Contrainte de se mettre sur la pointe des ballerines, malgré son mètre quatre vingt, elle dévoilait à l’assistance son joli ventre plat décoré en son centre d’un piercing diamanté.

Cette unique agitation féminine, faite de sillons de parfum, de crissements de semelles et de flottements de cheveux bruns, sortit de leur torpeur quelques étudiants mâles, brusquement titillés.

Quand enfin Regina se posait, assise ou en extension, leurs bouches s’arrondissaient pour finir grandes ouvertes, trahissant, en terme médical simple, un picotement pénien concomitant … En gros, dans ce calme et ce silence de cathédrale, ils bavaient sur leurs devoirs avec une demi-molle !

Judith bailla à plusieurs reprises. La tête affalée sur sa main, la moitié de son visage cachée par son indomptable tignasse rousse, elle était hermétique aux effets provoqués par son amie sur la gent masculine environnante.

Sa seule préoccupation durant ces 120 minutes fut de savoir quoi faire de César, son premier sérieux et actuel petit ami.

A force d’allers et retours, Regina avait fini par entasser de conséquentes piles de livres sur la table, masquant à sa vue Judith enfoncée dans sa chaise.

Adossée au mur du fond et ne pouvant plus s’asseoir pour converser facilement, Regina décida de faire le tour du bureau et ne trouva pas mieux que de s’accouder à coté de Judith pour mieux lui expliquer.

Sans se soucier de la longueur de l’arrière de sa jupe dans cette position, Regina recommença son monologue à voix basse, son string rouge largement découvert.

L’étudiant en ligne de mire des fesses de Regina décéda d’un arrêt cardiaque pendant 3 secondes, ressuscita puis tomba dans un profond coma par cette vue improbable. Tranquillement, les phallus restant fussent servis et finirent de se tendre, vidant de leur sang les cerveaux de leurs propriétaires.

Littérature érotique - Daniel Julius - L'éducation de Judith

Regina s’arrêta de parler philosophie mais reprit en chuchotant :

« Bon Judith… je sais que tu n’en a rien à foutre et que je vais encore me taper le boulot toute seule … »

« Mmmm ? Comment … ? »

« Judith, je m’en moque du reste et je suis ton amie … Dis moi c’qui ne va pas … »

«  Je pense à César … » susurra-t-elle tristement.

« Je m’ennuie avec lui mais au moins je ne suis pas seule … » ajouta Judith un peu résignée.

« Je ne sais pas si je dois rester ou si je le quitte … C’est mon premier mec et ça se passe plutôt bien ! » s’emporta-t-elle « Pfff dis moi Regina, toi qui as de l’expérience … Tu ferais quoi ? »

Sans ambages, Regina trancha : «  Tu es amoureuse, t’en a marre, il te tape, vous baisez mal ? »

« Hein ? Non ! Rien de tout ça !! quoique … c’est quoi la question en fait ? »

« Tu es pleine d’innocence Judith … c’est adorable ! »

« T’es marrante toi, t’es une détendue de la vie et tu collectionnes les aventures … Je ne suis pas amoureuse, mais je suis attachée à lui, je ne vois pas d’avenir mais il est doux et attentionné … OK, au lit, c’est surtout lui qui prend du plaisir mais je voudrais plus de fantaisies … Me sentir femme, découvrir des choses à deux … M’éclater avec César quoi !! »

«  César …. Rien qu’le prénom m’amuse ! C’est vrai que ce n’est pas sa faute … Il a pensé faire un procès à ses parents ? «

« Ben en 98 du siècle dernier c’était encore à la mode ! »

« Tu rigoles ? C’était déjà moisi comme prénom … »

« T’es méchante, c’est un gentil garçon ! »

« Oui enfin tu crois que c’est le bonheur mais tu reconnais que tu te fais chier ! Prends un cocker à la place, tu ne verras pas la différence mais au moins, lui, il te fera sortir ! »

Judith la fusilla avec une arme chargée à blanc de son regard vert d’eau, soupira, sourit, pour finir par éclater de rire et reprendre plus bas :

« T’es trop conne !! Mais putain comme tu as raison, en plus, tu me fais toujours autant rire ! »

« Judith, tu pars avec un handicap pour tes histoires amoureuses : Tu manques d’expérience … Il faudrait presque que tu couches uniquement pour te faire plaisir avant de trouver le grand amour ! Ne me dit pas que César t’as déniaisée !? »

« Ben non, ma première fois c’était en colo. Un garçon qui me plaisait m’a attiré dans sa tente. Il a joué les malins mais c’était aussi la première fois pour lui ! Bref rapide, sans douleur, sans plaisir et sans regrets ! »

« C’est tout ? Rien depuis le …. cocker , heu César ! »

« Gna gna gna gna !! Si, Au Manoir, la soirée étudiante costumée où j’étais complètement pompette et toi, en vacances ! »

« Je crains le pire !! Judith, jamais d’excès d’alcool quand je ne suis pas dans les parages pour te surveiller ! Il faut toujours garder le contrôle sinon tu risques de faire n’importe quoi ! »

« Non mais ça allait t’inquiète … Mais ça m’a permis de trouver cool de me faire embrasser par une fille déguisée en diablesse qui m’a coincée dans les toilettes des garçons ! Bon elle m’a mis la main dans la culotte aussi mais c’est moi qui lui avait demandé … Elle a failli me faire jouir mais on s’est fait surprendre par son mec et elle s’est sauvée en gloussant en lui disant que j’étais une fille  » aware  » …»

« Judith ! J’en apprends de belle à ton sujet ! »

« Attends, c’est pas fini Regina ! Je me souviens en même temps que je te raconte … Le type était pas mal dans sa tenue de soldat et je l’avais reluqué toute la soirée avec cette nana satanique … J’étais debout devant lui, toute gênée, excitée, trempée, la jupe relevée et la culotte au genoux … Lui, pas troublé, il me demande si j’accepte qu’il me  » termine  » …»

« Euh Judith … T’as fais quoi ? Te connaissant tu t’es rhabillée et tu es partie toute honteuse … non ? Tu t’es quand même pas faites sauter dans les toilettes comme une vulgaire étudiante bourrée ! … Sans jeux de mots … »

« Non Regina … J’ai dit oui … Il a été très gentleman, son sexe n’est jamais entré dans la conversation ! Nous nous sommes enfermés dans un box et il m’a donné le meilleur orgasme de ma vie rien qu’avec sa bouche ! Puis il est parti comme un voleur … j’étais triste … et encore un peu saoule ! En plus, il a emporté discrètement ma culotte et j’ai passé la fin de soirée debout sans décroiser les jambes …»

« Tu t’es gentiment faite avoir Judith … Ils étaient de mèche et ils ont joué avec toi ! Cela aurait pu être très glauque et dramatique … Bon tu y a pris du plaisir c’est l’essentiel espèce d’écervelée ! »

« Je sais pas Regina … je pense qu’ils étaient bienveillants et qu’ils m’ont grillée quand j’arrêtais pas de les mater … et de boire »

« Possible … Ou alors ils font ça dans toutes les soirées, repèrent une victime un peu niaise comme toi puis profitent d’elle … Toi tu as peut-être eu de la chance que ça s’passe bien ! »

«  Non Regina ! Ils étaient vraiment cool ! J’étais accoudée au bar à la fin de la soirée, je les ai recroisés comme si rien ne s’était passé, ils m’ont dit :  » On s’en va ! Tu viens prendre le dessert à la maison ?  » J’avais trop bu et j’avais pas faim, surtout pour du sucré … j’ai dit non merci !»

«  Judith … Tu n’as pas compris que le dessert c’était toi ? Ils te proposaient subtilement un plan à trois après entretien d’embauche et recrutement et toi t’as dis non ! »

« Ah bon ? Ben j’aurais bien aimé moi avec le recul ! Sont cons aussi, y pouvaient pas êt’ plus clair ? Pffff !! Pis j’aurai pu récupérer ma culotte … j’y pensais même plus avec … heu … je buvais quoi déjà avec les trois garçons restants … ?»

« Judith, tu as besoin que je te prenne en main ! Ce n’est pas avec César que tu vas progresser … Tu as besoin d’un petit coup de pouce : une formation accélérée pour apprendre à te connaître pour mieux en jouir ensuite, le tout sans alcool ! Tu veux bien que je t’aide ?»

« Oui je te fais confiance, tu as toujours pris soin de moi ! »

« Merci Judith … Voilà, à l’éclairage de cette échange lui aussi philosophique je pense que j’ai quelque chose à te proposer ! »

« Regina … Avant de commencer, il faudrait que nous changions de lieu : Premièrement, ce n’est pas très pratique de chuchoter ! Deuxièmement, il faudrait que tu changes de position en te relevant car je crois que tu es en train de provoquer un génocide d’étudiants de troisième année ! »

Toujours accoudée, Regina ne comprit la remarque de Judith qu’au moment où elle jeta un regard derrière elle.

Placé à moins de cinq mètre, une dizaine de paires d’yeux avides fixait son derrière ou plus précisément sa vulve à peine couverte par la fine dentelle grenat …

« Oh le beau rouge ! » cria un étudiant plus hardi que les autres et surtout moins travailleur, un polar  ouvert posé devant lui …

« Oups ! » fit Regina se redressant et tirant sur sa jupe.

Sans se décontenancer, malgré son rose aux joues, elle s’adressa de face d’abord à l’outrecuidant qui perdit son assurance puis à l’ensemble des mateurs :

« C’était ma tournée mon gars tu peux continuer à lire ! J’espère que vous en avez bien tous profité ! »

Pétrifiés, à part le comateux, ils n’osèrent répondre ou se lever et se regardèrent mutuellement du coin des yeux avec inquiétude …

Étonnée de leur manque de réactions, Regina compris qu’elle avait le dessus et reprit en claquant des doigts :

« Bon Ok les loosers, on va pas s’quitter comme ça, j’vais vous faire une faveur ! »

Judith, interloquée, la vit retourner derrière la pile de livres.

Regina, le bassin dissimulé des regards insistants toujours posés sur elle, remonta sa jupe et se trémoussa debout pour retirer son string …

L’ensemble des garçons le vire descendre du long de ses mollets jusqu’à ses pieds, uniques parties visibles du bas de son corps derrière le bureau. Les gouttes de sueurs qui perlaient de leur front suivirent le même chemin jusqu’au sol.

Droite comme un I, la tête penchée et le regard plein de défi, elle réajusta sa jupe et la lissa avec volupté. Elle se baissa et ramassa de sa main gauche le triangle de tissu, encore chaud et moite de son intimité.

De retour devant le bureau, debout, elle y appuya ses fesses et croisa les pieds, avec une attitude la plus défiante qu’elle puisse montrer !

Le bras droit semi fléchit, la paume telle une offrande et l’index tendu, elle accrocha délicatement le fin cordon de la dentelle ouvragée sur son grand ongle carmin.

D’une démarche en catwalk lente et calculée, elle traversa la pièce en direction de la table la plus à droite, le regard planté dans celui de sa première victime. Arrivée à son niveau, elle descendit le string suspendu et d’un mouvement de pendule, caressa le visage de l’étudiant pétrifié.

Discrètement , il huma le parfum et sentit la tiédeur pendant que mille images lui inondaient l’esprit.

Regina continua ses visites, décrivant un arc de cercle pour passer par toutes les tables. Elle balada à chaque fois la relique impudique sur les visages des gamins de deux ans plus âgés qu’elle dont les méninges crépitaient de court-circuits incontrôlables. Aucun n’eut la force ou n’osa s’en saisir, la bite en berne, confuse des stimulations.

Le string toujours en offrande, sans se hâter, elle prit la direction de Judith et revint à sa place. Dans son déplacement, elle s’assura que son cul oscille exagérément dans sa jupe.

Regina se retourna promptement, puis fit disparaître la potentielle convoitise dans son poing fermé.

« Hé ! Ne rêvez pas mes chatons hein … Cette culotte sera le seul contact que votre nez, votre bouche ou vos yeux auront avec mon entrejambe ! Est ce que c’est clair bande de souilleurs de Kleenex ? »

Judith était complètement réveillée, fascinée voire choquée.

Le cour magistral de Regina auquel elle venait d’assister lui donna un goût de maturité. L’aisance verbale et comportementale de son amie la rendait impatiente de découvrir ce qu’elle lui proposerait. Sans avoir fini de se poser des questions, Regina lui prit la main, la tira de son siège et l’emmena vers la sortie de la bibliothèque.

« Allez viens Judith, on s’casse ! Ça sent trop la misère sexuelle par ici …»

En passant la porte pour se diriger vers la cafétéria, Regina prit par le cou sa Judith un peu groggy et lui déclama :

« Judith, je crois que tu as encore plein de choses à apprendre sur moi et sur toi même !
Ne t’inquiète pas , ils ne diront rien … Ils me mangent dans la main à présent ! Même s’ils parlent qui les croira ? Tu sais très bien que ce genre d’histoire n’arrive jamais n’est ce pas ? » conclut Regina avec un clin d’œil.

***

À suivre  …

Histoire coquine écrite pour le concours – Les dessous de l’innocence avec Stella Tanagra

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