Aurélie, une serveuse sexy par Daniel Julius : partie 2

 

***

Détournant le regard pour admirer Aurélie qui serpentait entre les tables repeuplées, elle ne laissa pas le temps à Aurélien d’émettre un son et reprit son discours plus posément :

«C’est très rare que je rencontre des filles seules, c’est arrivé deux ou cinq fois et nous n’avons pas fait grand-chose, à part nous frotter toutes nues l’une contre l’autre avec délicatesse pendant des heures ! … Nous embrasser aussi … J’ai bien rencontré une Camille qui m’a fait orgasmer comme une folle avec sa collection de sextoys ! Après il y a les couples c’est vrai … »

Littérature érotique - Daniel Julius

Aurélien eut du mal à déglutir et attendit la suite, une olive coincée dans la gorge :

« Les couples c’est pas pareil, on fait des trucs avec le monsieur et la dame, c’est différent… Bon parfois je me retrouve avec la fille pendant que monsieur regarde ou l’inverse ! Quelquefois c’est moi qui regarde… c’est très ludique ! Tu vois aussi, c’est pas facile à expliquer Aurélien ! ….»

Aurélien faisait oui de la tête, comme un chien factice sur une plage arrière. Paloma recommença à s‘enflammer dans son exposé :

« Attends ! J’ai un exemple plus concret : Tu te souviens de ce couple d’amis que je t’avais fait rencontrer cet hiver et que tu avais gentiment pris en photo dans ton studio, 15 minutes après vos présentations ? »

« Ouuuuiii …. » chuchota Aurélien, craignant le pire pour la suite…

« Eh bien cela fait 10 mois que l’on se connaît, nous sommes très complices et nous coquinons régulièrement tous les trois… tu comprends ? »

« Hin Hin » grinça Aurélien s’enfonçant dans sa chaise.

« Eh bien une heure avant que je te les présente et que tu les prennes en photo habillés, Marc me dégustait divinement l’entrejambe et me massant le point G de ses doigts … humm ! … avec cette dextérité qui me fait couler à coup sûr !»

« Aaahhh bon ? Ha oui …. ? » chuchota Aurélien qui ne savait plus quoi répondre.

L’arrivée des salades et des boissons par une autre serveuse, interrompit momentanément leur discussion.

Aurélien, attendant qu’elle s’éloigne, osa une question :

« Et Martine ? Elle faisait quoi pendant ce temps là ? Elle est au courant ? »

Paloma haussa les épaules et encore plus la voix, leurs voisins de table profitant de ce cours gratuit sur le triolisme :

« Bien sûr bêta qu‘elle est au courant ! Elle était avec nous … Pendant qu’il me faisait jouir avec sa bouche, elle sodomisait son mari avec son harnais modèle Big Boss ! Un must ! » dit-elle avec assurance et un naturel paradoxal pour ce lieu de discussion.

Si Aurélien avait pu se planquer sous sa chaise, il l’aurait fait mais il voulait savoir la suite !

« C’était l’un de leurs fantasmes à trois, je les ai aidés à le concrétiser ! Après ce massage prostatique, je peux te dire que j’ai juste eu à le branler trois fois pour qu’il gicle comme un pompier à quatre pattes sur mon bureau !»

« Ton ton ton bureau ?? A la société !? » s’étrangla Aurélien

« Ben oui, tard le soir c’est pratique, j’ai les clés et puis j’ai de la place pour recevoir bien plus que deux personnes ! » lança-t-elle d’un air détaché.

Lancée comme un bolide dans l’étalage de sa vie libertine, Paloma continua sur sa lancée :

« D’ailleurs, à ce propos : j’vais t’raconter ma journée de 48 h de samedi-dimanche ! … »

Avec la somme d’informations d’ordre caligulesque qu’il venait d’ingurgiter, Aurélien n’écoutait plus vraiment …

La bouche aux lèvres délicatement ourlées de Paloma avait beau onduler rapidement pour raconter sa dernière expérience avec un couple rencontré sur le Net dès le vendredi soir, l’esprit de son collègue était ailleurs… Les yeux perdus dans le vide, son regard traversant Paloma devenue transparente malgré ses cheveux noirs, il se surprit en train de fantasmer sur un rapprochement entre elle et la perturbante Aurélie.

Il se voyait assis dans sa chambre, contemplant ces deux femmes à genoux sur son grand lit.
Elles étaient face à face, dans les bras l’une de l’autre, déjà torses et culs nus mais encore en bas noirs.
Il devinait qu’elles s’embrassaient langoureusement, seins contre seins , les tétons dressés de la brune titillant les tétons arrondis de la blonde. La poitrine opulente et halée de Paloma s’accordait parfaitement avec la poitrine menue, mais aux galbes envoûtants, des seins blancs d’Aurélie.
Il s’imaginait, s’approchant pour mieux voir mais sans oser toucher, observer leurs bouches jointes, leurs poitrines encastrées tels des boutons pressions, les mains qui s’agrippaient mutuellement aux fesses pour caresser, pétrir et écarter les globes… Les bassins collés au mieux, leurs monts de vénus, glabre chez Aurélie, gazon noir entretenu chez Paloma, partageaient leurs moiteurs et se frottaient en cercles…,

Visualisant mentalement sa main se déplacer lentement vers le fessier charnu et gourmand de Paloma, Aurélien fut, par la magie du rêve, propulsé dans son fauteuil, emmené par un câble imaginaire que sa morale tira vigoureusement. Elle lui indiqua, par un index métronomique, que tripoter Paloma même en rêve n’était pas une option acceptable…

Revenu dans son siège onirique, suspendu dans les airs, Aurélien ne fut pas très original quant à la suite donnée : Il vit Aurélie se détacher du corps de Paloma pour se mettre à quatre pattes face à elle. De sa langue pointue, elle lécha Paloma du pubis au nombril, bifurquant en direction du sein droit pour gober l’aréole. Étrangement, la main gauche d’Aurélie s’était transformée en gode luisant et démesuré qu’elle ficha sans ménagement dans le sexe de Paloma devenue haletante et méconnaissable.

Inondés de neurotransmetteurs avariés, certains synapses d’Aurélien devinrent fous et son imaginaire débridé créa un espace où Paloma avait disparue.

Au milieu de quartiers de viandes suspendus, sur un sol pavé de patates cuites et fumantes, seule Aurélie apparaissait, en levrette, atrocement cambrée, le sexe béant en direction d’Aurélien, elle n’attendait que d’être prise

« Prendre… »

« Je suis à prendre…. »

« Tu veux me prendre ? … »

« Me prendre pour le dessert ? »

Au bord de la nausée, Aurélien sortit de son coma, décontenancé par la logorrhée vulgaire que son esprit avait produit :

«  Vous voulez prendre des desserts ? Aurélien ? Prendre un dessert ? Ça va ? » Aurélie criait presque en direction d’Aurélien, Paloma ayant précédemment dit non dans un geste élégant.

« Non merci non non ! » hurla Aurélien au bord de l’apoplexie !

Aurélie s’échappa, limite effrayée par son comportement erratique.

Paloma s’inquiétant de l’état de son ami, le questionna immédiatement pendant qu’il reprenait ses esprits :

« Mais qu’est ce qu’il t’est arrivé là ? Tu es tout pâle et en sueur ! Tu étais complètement absent durant 30 secondes !Tu as fait un rêve éveillé ou quoi ? »

« J’ai-révé-que-je-vous-prenais-en-photo-Aurélie-et-toi !» annota-t-il d’une voix de robot désaccordée.

Stupéfaite et ne le croyant absolument pas, elle se leva prestement pour lui remettre une petite claque amicale et les idées en place.

Dans sa précipitation, elle fît tomber sa chaise métallique dans un fracas assourdissant !

Paloma se penchant pour la ramasser, regarda sous la table et visa la bosse peu discrète déformant le pantalon.

« Mais ! Mais tu bandes !! » s’esclaffa Paloma, dont les éclats de rires éclaboussèrent les touristes environnants qui pour la plupart, sauvant de la honte Aurélien, ne parlaient pas français !

« …… »

« Nous imaginer dans une séance de photos chastes !? Mon cul oui ! »Qu’as tu donc échafaudé comme scénario dans ta tête mon cochon ?! »

La tête baissée, vaincu, Aurélien savait très bien qu’il était inutile de mentir à Paloma.
Elle allait le cuisiner et il finirait par cracher le morceau pour qu’elle lui foute la paix.

D’une petite voix fleurant bon l’adolescence, les yeux dans le vague, il avoua :

« Je vous ai imaginées toi et Aurélie en train de vous caresser… »

« Et c’est tout ? Mon œil oui ! Nous étions habillées ? » questionna Paloma de son index accusateur, le bras gauche fermement appuyé sur la table.

« … un peu oui , enfin …. vous n’aviez plus le haut et pas grand-chose en bas … en bas justement… sur mon king size … dans ma chambre … imbriquées l’une dans l’autre … vous étiez toutes moites … »

« Ah ouais ? Un bon fantasme caricatural de mec quoi … Toi, tu faisais quoi mon salop ? » ricana Paloma qui se détendit à nouveau en croisant les bras…

« Je regardais c’est tout ! Paloma, je ne t’ai pas manqué de respect dans mon rêve … » se rasséréna-t-il en relevant la tête.

« Ah bon ? Même pas un p’tit peu ? Pas même un doigt ?? Je suis déçue !! » ria-t-elle !

« … »

«  OK, pardon … Je vois très bien que tu as imaginé des trucs bien plus pervers qui t’ont fait peur … c’est de ma faute, j’ai trop parlé sans filtre… » elle le rassura du mieux qu’elle pu, bien que de deux ans sa cadette.

Paloma laissa un silence très relatif s’installer, permettant à un ange bruyant de passer…

Sa main survolant la table, elle prit celle de son ami qui releva la tête en souriant à cette manifestation d’affection.

Aurélie, riant sous cape, se tenait derrière Aurélien depuis 2 bonnes minutes, initialement pour apporter les cafés gratuits.
Avec la complicité de Paloma qui l’avait vu venir, elle était présente depuis que les touristes se soient retournés à « tu bandes ! », alertée par le bruit de la chaise …

Aurélie toucha l’épaule d’Aurélien provoquant une décharge d’énergie inconnue reliant la main de Paloma à celle de l’ange blond ! Le bras traversé par ce flux symbiotique, il se retourna prestement et compris la situation…

De nouveau figé dans son regard teinté de nuages, Aurélien entendit et comprit parfaitement ce qu’Aurélie lui souffla, penchée sur leur table :

« Ne vous inquiétez pas, il n’y pas à être gêné. Ça avait l’air très joli ce que vous avez imaginé … Paloma est une belle femme, c’est plutôt agréable de me dire que vous nous avez mise dans ce tableau saphique toutes les deux …»

« …. »

« Aurélie, vous êtes réellement un ange… » remercia Paloma

La jeune fille se redressa et dit très fort :

« Je vous en prie ! C’est un plaisir ! Les cafés sont pour moi ! »

Elle s‘éclipsa rapidement laissant Aurélien complètement abasourdi de ce qu’il venait de vivre et ressentir.

Finalement, il ne savait plus où se trouvait la réalité et se dit qu’il allait se réveiller tranquillement au bureau, endormi sur son clavier.

La fin du déjeuner se déroula en silence, Paloma tenant toujours la main de son ami. Lui, perdu dans sa tête, attendant et craignant à la fois le retour de la serveuse pour l’addition.

C’est une jeune femme revêche et taciturne qui la leur apporta, avec une carte de visite, bizarrement pliée en deux, portant la mention manuscrite « Pour A & P ».

Aurélie ayant disparu, ils la cherchèrent du regard, sans résultat.

Paloma paya, ramassa la carte meurtrie par la pliure, se leva et entraîna dans son sillage un Aurélien complètement éteint…

A une trentaine de mètre de la place, Paloma tendit la missive à Aurélien :

« Tiens, lis ! »

Aurélien s’en saisit puis déplia la carte pour déchiffrer une écriture de gauchère, minuscule mais lisible :

« Je suis d’accord pour une séance photo avec Paloma, c’est quand vous voulez ! J’ai une très belle collection de lingerie et plus si affinités … Appelez moi au : 06 69 96 69 96 »

Paloma grimaçante, regarda Aurélien, attendant sa conclusion :

« Alors quoi ? qu’est ce qu’elle nous raconte ? »

Les yeux pétillants d’Aurélien se relevèrent puis dit à son amie en lui tendant le message,

« Je crois que ça va te plaire !»

***

À suivre (Peut-être) …

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